Vallue émeut à première vue par l’originalité de son paysage montagneux, le constat d’un terreau favorable aux amoureux de la nature et de la montagne, au touriste en quête d’évasion, de relaxation et d’exotisme. Le concept de tourisme rural de montagne est incarné par le slogan « Vallue belle, Vallue propre, Vallue verte ».
Village de montagne étagé entre 650 et 1 050 m d’altitude, avec un doux climat et une impressionnante couverture végétale, Vallue est une habitation localisée à la 12e section Fourques de Petit-Goâve. Cols abrupts, route en corniche, végétation abondante, vue panoramique exceptionnelle, Vallue (dont le nom provient d’un ancien propriétaire terrien, Jean Jacques Vallue) rencontre le Morne Tapion par 5 km de route carrossable. L’économie locale est rythmée autour de la production agricole, avec différentes cultures telles que bananes, céréales, fruits dont les agrumes en particulier, tubercules… Y sont également présents l’élevage, le commerce, les petits métiers traditionnels, des activités d’artisanat, de transformation agroalimentaire, de production de légumes et des services touristiques.
Vallue fait aujourd’hui figure de lieu où le tourisme rural communautaire est l’un des plus développés en Haïti. Le village se propose d’exhorter un tourisme alternatif avec une portée « éco-montagne » privilégiant les valeurs écologiques et le mode de vie des paysans. Tout ce qui semble impossible ailleurs se réalise ici depuis vingt ans sans aide étendue de l’Etat et à l’écart des grandes organisations non gouvernementales.

Une association active
En 1987, la population valloise a créé une organisation de développement communautaire, l’Association des paysans de Vallue (APV). Elle travaille à l’échelle de la région goâvienne (Petit-Goâve et Grand-Goâve), notamment en milieu rural, dans un réseau d’une soixantaine de groupes. Elle intervient dans plusieurs domaines : agroalimentaire, agriculture, artisanat, communication, éducation, environnement, infrastructure (logement, eau, assainissement, route, électricité, site de loisirs), organisation, santé et tourisme. Dans le cadre de ses activités, l’APV organise des événements socioculturels et touristiques.
Vallue est en passe de se transformer en une zone protégée et une destination touristique de premier plan. Foire de la montagne (en décembre), Festival du tourisme éco-montagne (en juillet), Ecomusée de la Montagne, Vacances d’été à Vallue ou encore Festival du Solivermont sont autant d’initiatives pour attirer et séduire les touristes et permettre à plus de 4 000 paysans de générer des revenus.
Le choix entre l’accueil chez l’habitant ou l’hôtel
Différents types d’activités sont proposés à l’année pour enfants et adultes : bain à la chute La Voûte, camping, pique-nique, randonnée à cheval ou à pied avec point de chute et de repas, visite du musée végétal Zamor (une initiative d’un paysan entrepreneur de la zone), tournée guidée de la communauté valloise pour découvrir les sites mythiques tels que le rocher du dialogue Afrique-Haïti, les trois arbres de la famille Jérémie, l’arbre suspendu aux trésors, le palmier royal le plus haut d’Haïti, le mémorial de la montagne, le mont Jalousie ou montagne du mystère des trois tentations.
A ceci, s’ajoutent l’animation chez les familles paysannes et l’immersion proposée à qui veut vivre et comprendre les conditions simples de vie des paysans.
Parallèlement, l’Hôtel Villa Ban-Yen fait la promotion du tourisme éco-montagne insistant en particulier, selon son propriétaire, Abner Septembre, sur « les bonnes traditions les plus anciennes de l’hospitalité valloise ».
Le concept éco-montagne fait référence au terroir dans une quête de retour aux origines et aux valeurs écologiques ainsi qu’à la valorisation des atouts propres au territoire. Abner Septembre (également membre de l’APV) explique que « ce concept est porteur d’identité et d’enracinement, un vecteur de rapprochement social valorisant, un élément structurant de l’aménagement et du développement des territoires ».

Notre patrimoine rural représente une partie importante de notre héritage culturel. Nous nous devons d’utiliser les valeurs artistiques, écologiques et touristiques de ce patrimoine rural pour non seulement rehausser l’image des campagnes mais aussi et surtout valoriser la montagne pour des communautés viables et prospères.
Roxane Ledan