Yanvalou Designs mise sur l’art haïtien dans la mode
L’art haïtien se promène sur les plages, sur les maillots de bain et accessoires de la marque Yanvalou Designs, une start-up qui mise un modèle d’affaires responsable mettant l’art en valeur. En n’oubliant pas le profit des artistes.
Yanvalou Designs a été fondée en 2014 dans l’idée de créer une marque qui valorise la beauté d’Haïti – son art, sa riche culture et son histoire. La première collection, Yanvalou Beach, reproduit sous licence des œuvres d’art originales d’artistes émergents comme Ras Kimy et Pizaro ou célèbres comme le fameux Frantz Zéphirin, sur des paréos et des écharpes. Les motifs typiques et les peintures originales sont également déclinés sur toute une collection haut de gamme de maillots de bain réversibles, de cover-ups et d’accessoires de plage.
Yanvalou Designs favorise des partenariats pour développer la vente au détail en Haïti et en ligne, afin de réinvestir en Haïti pour soutenir la relance de l’industrie de la mode et de l’habillement haut de gamme. L’objectif de la compagnie est aussi de développer les meilleures pratiques, notamment en respectant les droits d’auteur et la propriété artistique, mais aussi en donnant l’occasion aux concepteurs, modélistes et couturières haïtiens de réaliser des produits dont ils peuvent être fiers et tirer un avantage économique.
Benjamin Wilson, l’entrepreneur franco-américain qui a fondé Yanvalou Designs, est venu en Haïti en 2011 pour aider à la reconstruction post-séisme. Frappé par l’esprit du peuple haïtien et la force des nombreuses amitiés nouées, il a fini par y concevoir son projet. Cette fascination, qui englobait l’art haïtien, s’est traduite par une utilisation originale de l’art sur le tissu pour en faire des maillots de bain et accessoires. La découverte du peintre Frantz Zéphirin, artiste contemporain de renommée mondiale, et de ses œuvres a favorisé l’émergence de son concept. Il a d’ailleurs baptisé la compagnie Yanvalou d’après un tableau de Zéphirin dont il a acheté les droits pour la collection. Exubérant et coloré, bien dans le style de l’artiste, c’est devenu la marque de fabrique de la marque et l’un des motifs les plus vendus. Un premier test sur le marché haïtien et quelques boutiques aux USA s’est montré concluant et a permis à la marque d’affiner le produit et le marketing afin de viser des marchés étrangers comme les Etats-Unis, l’Europe et l’Australie, qui totalisent la plupart des ventes en ligne à ce jour. « En général une marque de mode met 2 ou 3 saisons à se faire connaître, cela fait partie du plan. Cela prend du temps de perfectionner le produit, de trouver les bons fournisseurs et les canaux pour atteindre le bon marché, surtout lorsque comme Yanvalou Design nous souhaitons aller directement vers le client pour préserver les marges et avoir plus de moyens à investir en Haïti », explique le fondateur. L’entreprise soutient par exemple des programmes de santé et d’appui aux femmes ainsi que des projets artistiques. Yanvalou Designs travaille actuellement sur un projet avec Ethical Fashion Initiative, pour développer et commercialiser des chapeaux fabriqués par des artisans haïtiens. Ethical Fashion Initiative est un programme pilote du Centre du commerce international, une agence conjointe de l’Organisation des Nations unies et de l’Organisation mondiale du Commerce.
Stéphanie Renauld Armand
ProFin modernise l’univers de la finance
Les entreprises peuvent contourner les difficultés d’accès au financement. ProFin est un pont qui les connecte avec différentes sources de capitaux disponibles pour leur plein développement.
ProFin a été fondée le 1er avril 2013 suite au constat établi par ses fondateurs des difficultés rencontrées par de multiples entreprises pour accéder aux capitaux dans des conditions adéquates. Depuis, Profin a travaillé sur une soixantaine de projets d’accompagnement permanent, d’encadrement et de planification stratégique au bénéfice de diverses entreprises. En outre, ProFin a pris part à de nombreuses opérations de levée de capitaux. Aujourd’hui, ProFin aborde une nouvelle étape de son projet en ayant atteint l’un de ses objectifs qui était de passer au statut de Société de promotion des investissements (SPI).
En analysant le secteur financier haïtien, son PDG et fondateur, Robert Paret Jr, a remarqué que le financement désintermédié était mal assuré par les acteurs du secteur financier local. Ainsi, il croit que la contribution de ProFin peut s’avérer grandement utile dans ce créneau. En tant que Société de promotion des investissements, ProFin est habilitée à agir comme intermédiaire dans des opérations de placement de titres auprès du public. Elle facilitera ainsi aux sociétés l’accès aux outils financiers nécessaires pour leur développement tout en créant pour les épargnants et investisseurs des conditions de placement rentables. « Ces investisseurs pourront également, selon leur choix, participer au financement d’institutions publiques ou même investir sur le marché international », explique Robert Paret Jr.
ProFin est une institution financière placée sous la supervision de la Banque de la République d’Haïti (BRH) fonctionnant d’après la loi du 14 mai 2012. C’est une société anonyme avec plus de 40 souscripteurs à son capital, des cadres hautement expérimentés et un conseil d’administration constitué de personnalités éminentes du secteur financier local et régional. Près de 90 % de ses clients œuvrent dans des secteurs générateurs d’emplois et de valeur ajoutée. Loin de faire la compétition aux banques commerciales, ProFin se positionne plutôt comme un acteur créant des outils financiers venant comme compléments au crédit bancaire traditionnel. « Nous considérons les banques comme des partenaires privilégiés », précise Robert Paret Jr. ProFin participe activement à la lutte contre le blanchiment des capitaux en s’assurant que les fonds placés par son biais proviennent d’activités légales. La nature des produits qu’elle développe constitue un moyen de connecter la diaspora haïtienne avec le pays par le biais de l’investissement. L’entreprise se voit comme un acteur désormais incontournable du monde de la finance locale qui aura contribué à la création de richesses et d’entreprises. A terme, ProFin se voit même diversifier ses opérations pour devenir un groupe financier avec différents bras d’intervention, dont des opérations de capital-risque pour accompagner les jeunes entrepreneurs. « Notre foi dans l’avenir est étroitement liée au développement de l’économie locale. Nous pensons pouvoir agir et contribuer au développement de l’économie par notre action », conclut Robert Paret Jr.
Ralph Thomassaint Joseph
Lafito Global : la zone franche accueille ses premiers clients
Plus de 20 000 m2 ont été contractés par une firme étrangère importante à LIFZ (Lafito Industrial Free Zone). Cette implantation représentera entre 2 000 et 3 000 emplois créés dans les douze premiers mois. LIFZ est aussi en pourparlers avec d’autres firmes aussi importantes qui sont intéressées à se situer dans ce parc industriel unique. En effet, les avantages offerts par Lafito Global sont nombreux. C’est un ensemble qui comprend un port, un parc industriel pour la consommation locale, une zone franche pour l’exportation, une centrale électrique de 25 MW, une aire de loisirs ; le tout étant sécurisé. Lafito Global devient ainsi un centre de décentralisation industriel, commercial et résidentiel non négligeable.
La CCIO accueille 25 nouvelles entreprises
Vingt-cinq nouvelles entreprises intègrent la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ouest (CCIO). Il s’agit des sociétés Lesly Center ; SOCOSER SA ; Bon Mamit SA ; Commerce SA ; DCG HAITI SA ; RVAM ; Port Lafito SA ; Lafito Industrial Free Zone SA ; Société de Distribution Générale SA ; Banque de l’Union Haïtienne (BUH) ; MATPAR ; CULLIGAN ; NASSA ; BERLING SA ; Les Couleurs Infinies SA ; Les Céréales d’Haïti ; Caribbean Food Manufacturing ; United Shipping & Logistics ; TVB Port-au-Prince Terminal SA ; Terminal Varreux SA ; One Click Industries ; Perfect Advertising Ways ; Easy Business Group ; Les Papiers d’Haïti et FC2P. « La CCIO se réjouit de l’adhésion de ces 25 nouvelles entreprises remarquables qui vont certainement ajouter au dynamisme et à l’essor de la chambre tant par leur esprit innovateur que par leur compétence avérée », a déclaré Kim Sassine directrice exécutive de la CCIH-CCIO. La CCIO a organisé le 7 avril un cocktail de réseautage pour introduire ces 25 nouveaux membres.
