
Actuellement, le français est parlé par plus de 300 millions de personnes sur les cinq continents. Du fait de l’intérêt manifeste pour cette langue à travers le monde, d’ici à 2070, le nombre de francophones pourrait dépasser les 600 millions de locuteurs… D’autant que l’OIF s’investit à renforcer les initiatives devant favoriser la progression de cet outil de communication dans les Caraïbes, en Amérique Latine et en Afrique.
D’entrée de jeu, précisons que le français est la cinquième langue la plus parlée au monde après le chinois, l’anglais, l’espagnol et l’arabe. «Il se distingue par son statut et l’influence qu’il exerce sur différents espaces et contextes», souligne l’OIF en précisant que le français est la langue officielle dans 32 États, et dans la plupart des organisations internationales, la quatrième langue de l’internet et l’une des plus utilisées par les médias internationaux.
Le français en Amérique et dans les Caraïbes
Dans une interview accordée à Challenges magazine, l’Organisation Internationale de la Francophonie a indiqué que dans la région «l’apprentissage de la langue française occupe historiquement une place de choix au vu de son attractivité sur les plans culturel, scientifique, économique… mais aussi par l’atout qu’elle représente pour la mobilité étudiante et l’insertion professionnelle vers l’espace francophone voisin. Deuxième langue étrangère apprise dans les pays latino-américains après l’anglais, le français est également fortement valorisé dans un certain nombre de pays tels que le Costa Rica où il est obligatoire à l’école, ou encore dans 85 % des écoles primaires de Sainte-Lucie». L’OIF a mis sur pied un plan de promotion et de réintroduction de la langue française dans les systèmes scolaires en Amérique centrale (Honduras, Guatemala, Nicaragua, Panama, Salvador). Le français ne rassemble cependant que rarement de forts effectifs d’apprenants dans les systèmes scolaires, sauf au Canada (classes d’immersion hors Québec) et aux États-Unis, où s’affirme un réel intérêt pour l’enseignement bilingue et l’acquisition de compétences linguistiques professionnelles. L’Organisation Internationale de la Francophonie croit que les principales conditions de la progression de l’usage du français sur ces territoires relèvent de la démographie et de la scolarisation, le français étant majoritairement appris à l’école. «Bien que les pays francophones, Haïti tout comme les États de l’Afrique subsaharienne, bénéficient d’une forte croissance démographique, les défis liés à la scolarisation dans de bonnes conditions et en français seront très difficiles à relever car, d’une part, dans la seule région Afrique subsaharienne, plus de 30 millions d’enfants ne sont pas encore scolarisés et, d’autre part, des enquêtes révèlent qu’en raison d’un niveau de français insuffisant, 71 % des enfants en deuxième année du primaire ne sont pas capables de comprendre une information dite oralement ou le sens d’une série de mots écrits en français », déplore l’OIF. En ce sens, l’organisation déploie des efforts collossaux pour contribuer à la formation à distance des maîtres à travers le programme IFADEM (Initiative pour la formation des maîtres). Il est également mis en place des dispositifs d’enseignement bi-plurilingues avec le programme ELAN (Écoles et langues nationales). La journée internationale de la Francophonie tournait cette année autour du thème « En français…s’il vous plaît ». En Haïti, ce dernier a été adapté aux réalités locales par le ministère des Affaires étrangères et ses partenaires engagés dans la célébration de la Quinzaine de la Francophonie. Le thème national retenu est donc «En français et en créole… s’il vous plaît ». Comme pour appuyer ce thème, l’ambassadeur de France, José Gomez, a déclaré : «Haïti parle, rêve et vit en deux langues : le français et le créole. Nous souhaitons promouvoir le Français qui ouvre Haïti à une vaste communauté qu’est la Francophonie avec sa richesse culturelle, son histoire et sa diversité humaine sur les cinq continents, et dans le même temps œuvrer au bilinguisme qui favorise le vivre-ensemble ». Pour sa part, la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, a expliqué que le thème de cette année tel qu’il a été conçu «véhicule une image ouverte et décomplexée de la langue française : une langue, utile, apte à nommer toutes les réalités, y compris celles du cyberespace, mais aussi de la science, du tourisme, des technologies, de l’économie mondialisée… sans oublier les médias». « Outre l’aspect festif, la quinzaine de la Francophonie s’inscrit dans un contexte d’intensification et de massification des pratiques numériques et audiovisuelles. Très dynamique, la 4e langue d’internet devient incontournable pour 300 millions de locuteurs francophones pour échanger, s’informer, se mobiliser et s’engager », rappelle l’OIF. Du 28 février au 28 mars, une batterie d’activités a été organisée en Haïti avec l’implication de plusieurs institutions partenaires telles le ministère de l’éducation nationale, le ministère de la jeunesse et des sports, l’Ambassade de France, l’Ambassade du Canada, l’Organisation Internationale de la Francophonie et l’Agence universitaire de la francophonie.
Cossy Roosevelt