HAÏTI AU SALON DE LA GASTRONOMIE DES
OUTRE-MER ET DE LA FRANCOPHONIE
C’est le traiteur Carline Irantus de Saveur Créole 509 qui a représenté Haïti à la 4e édition du salon de la Gastronomie des Outre-Mer et de la Francophonie, tenue au Parc des expositions, Porte de Versailles, les 1er, 2 et 3 février 2019. Plus d’une centaine d’exposants issus de l’Outre-Mer et de la Francophonie ont pris part à ce salon gastronomique initié en 2014 par la cheffe de cuisine française Babette de Rozières. L’occasion pour la cheffe haïtienne Carline Irantus de faire découvrir le patrimoine gastronomique d’Haïti.
Les visiteurs en ont profité pour goûter aux produits de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, de Mayotte, de la Nouvelle Calédonie, de la Réunion, de St-Martin et des pays francophones. La qualité et la diversité des plats venus de ces régions, mais aussi la culture, le tourisme, le savoir-faire et le talent des 50 chefs présents étaient mis en valeur. Sous le stand d’Haïti, Carline Irantus flattait les palais avec des mets typiques haïtiens comme le riz aux crevettes, la banane pesée et les légumes. L’édition 2019 du salon de la Gastronomie de l’Outre-Mer et de la Francophonie placée sous la thématique des épices a permis de faire connaître davantage la riche culture culinaire d’Haïti.
Aljany N. Zephirin
OPÉRATION « PEYI LOK »,
LES PERTES SONT ÉNORMES
Depuis quelque temps, le pays vit une situation de grave précarité en raison de l’instabilité politique. Outre la dépréciation de la monnaie, le taux de chômage élevé, l’insécurité grandissante, le rationnement drastique du courant électrique, la hausse des prix des produits de première nécessité affectent sérieusement la population haïtienne. À Port-au-Prince, aux Cayes et à Jacmel, des commerçants sévèrement touchés par cette situation ont dû fermer leurs magasins provisoirement pour protester contre l’absence de mesures efficaces du gouvernement haïtien qui permettraient notamment de stopper l’hémorragie de la gourde haïtienne face au dollar américain. La rencontre du Président Jovenel Moïse avec des importateurs et la décision du Premier ministre Jean-Henry Céant de faire passer la petite marmite de riz de 50 à 35 gourdes n’a semble-t-il pas calmé les ardeurs. L’opération « peyi lok »qui a persisté pendant une dizaine de jours a également occasionné dans la capitale haïtienne et dans plusieurs villes de province une pénurie d’essence, au point que le prix d’un gallon de gazoline sur le marché parallèle se vendait entre 400 et 750 gourdes. Conséquemment, les prix des denrées de base ont flambé, et une rapide dégradation des conditions de vie de la population a été constatée. La mobilisation de l’opposition radicale qui visait la démission de Jovenel Moïse a provoqué une carence d’eau potable et de gaz propane dans plusieurs régions du pays, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince où les ménages devaient payer 30 % plus cher ces deux produits. L’obstruction des routes rendant difficile l’approvisionnement en carburant et en produits de première nécessité et provoquant la fermeture des supermarchés et des dépôts, les destructions de matériels de commerce et autres, l’incendie de véhicules…Tout cela est estimé, en termes de pertes, à plusieurs milliards de gourdes. Les victimes du secteur privé des affaires se voient à nouveau dans l’obligation de tout recommencer.
Aljany N. Zephirin