Diabète et médecine traditionnelle

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L’ALOE VERA est la plante la plus utilisée par les familles haïtiennes contre le diabète. Photographie par Roxane Ledan / Challenges

Il y a quelques années, une étude avait été menée en Haïti pour définir les traitements traditionnels utilisés dans les familles pour lutter contre le diabète. Une utilisation frappée du bon sens.

Depuis des millénaires, des millions de personnes à travers le monde ont recours à la médecine traditionnelle qui a toujours fait partie intégrante de toutes les cultures humaines. Des médicaments à base de plantes et matière animale sont transmis par génération. Haïti détient un savoir confirmé dans ce domaine selon les nombreux analystes et praticiens. Les médications traditionnelles contre le diabète n’échappent pas à la règle. Le Rectorat de l’Université d’Etat d’Haïti et la Fondation haïtienne de diabète et de maladies cardiovasculaires (Fhadimac) avaient lancé en 2009 une étude pour répertorier et analyser les connaissances en matière de médecine familiale pour lutter contre le diabète par l’usage des plantes et autres produits. Il est ressorti de cette étude que les trois plantes les plus utilisées par la population sont : lalwa (Aloe vera), 50 % d’utilisateurs ; asowosi (Momordica), 37,1 % et mabi (Colubrina), 24,3 %. De nombreuses autres plantes ont été également citées par les personnes interrogées : Twa zòm fò (Stemodia sp), Artichaut (Cynara scolymus), Bwa dòm (Guazuma ulmifolia), Lam (Artocarpus altilis), Lila (Azadirachta indica), Pwa kongo (Cajanus cajan), Lougawou (Kalanchoe pinnata), Mango (Mangifera indica), Pitimi (Sorgho vulgare), Zaboka (Persea americana), Dèyè do (Phylanthus), Kafe (Coffea arabica), Zanmann (Terminalia catappa), Twonpèt (Cecropia peltata), Ti kanson (Bauhinia divaricata), Pom nwa (Anacardiacum occidentale).

Les quatre aliments les plus recommandés sont : petit mil, 68,4 % d’utilisateurs ; pois congo, 38,5 % ; blé, 32,6 % et banane, 28,5 %. Parmi les autres aliments cités : maïs, légumes, fruit de l’arbre véritable, riz, manioc, pois, poisson, légume-feuille, chou, igname jaune, mirliton, bouillon, cassave, produits locaux, cabri, fruits, salade, épinard, pois tendre, etc.

Pour finir, les quatre aliments (ou type d’aliments) les plus décriés sont : riz, 60,7 % ; mets sucrés, 22,4 % ; sucre, 22,1 % ; farine blanche, 11 %.

Dans les conclusions de leur étude, les chercheurs avaient souligné la justesse de ces connaissances, soulignant notamment que le petit mil, plébiscité, devrait faire l’étude de travaux.

Roxane Ledan


Qu’est-ce que le diabète ?

Le diabète est une maladie chronique incurable qui consiste en un dysfonctionnement du métabolisme provoquant ainsi un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Il en existe deux types principaux. Le type 1 représente 10 % des cas de diabète et est caractérisé par l’arrêt total de la production d’insuline (hormone produite par le pancréas) ce qui résulte en une accumulation de sucre dans le sang (hyperglycémie). Le type 2 forme 90 % des cas et est dû à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme, incapables de réguler la glycémie (taux de glucose dans le sang). Le diabète de grossesse est un autre type qui survient pendant la grossesse mais disparaîtra dans 90 % des cas après l’accouchement.

Le traitement des diabétiques de type 1 repose sur des injections quotidiennes d’insuline à vie pour contrôler la glycémie. Pour le type 2, un bon équilibre diététique et des activités physiques régulières peuvent durablement retarder la prise d’un traitement médicamenteux.