Depuis 2016, la crise cardiaque est la première cause de mortalité en Haïti, avec l’hypertension artérielle. Depuis 2007, on constate même les taux les plus élevés d’Accident Vasculaire Cardiaque (AVC) : 3 % de la population meurt d’une crise cardiaque en Haïti. Il existe pourtant des signes avant-coureurs qui, plusieurs jours ou plusieurs semaines à l’avance, peuvent vous alerter et vous conduire chez le médecin.
L’infarctus du myocarde, connu également sous l’appellation populaire de « crise cardiaque », n’est pas une maladie, mais un accident de santé qui peut entraîner la mort si la victime n’est pas rapidement conduite aux urgences. La crise cardiaque est due à un petit caillot qui bouche un vaisseau, une diminution du diamètre d’un vaisseau, ou un spasme de l’artère. Cette obturation des artères coronaires, empêche le sang de parvenir jusqu’au myocarde ou muscle cardiaque.
Résultat, les cellules au niveau de cette partie du cœur ne reçoivent plus d’oxygène et meurent. Avec une partie endommagée, le cœur ne peut plus pomper correctement le sang et arrête de battre, d’où la crise cardiaque. L’infarctus du myocarde ne survient pas brusquement contrairement aux croyances populaires. Plusieurs facteurs peuvent être à son origine comme le cholestérol, l’hypertension, un régime alimentaire trop gras, mais aussi la consommation excessive de tabac. Les excès de colère soudaine peuvent également entraîner un infarctus, de même que les rapports sexuels trop intenses. L’anxiété excessive peut aussi être une cause de crise cardiaque. Pratiquer la musculation intensive et sans instructeur augmente également les risques.
Soyez attentif aux signaux
Plusieurs signaux, assez banals, devraient pourtant constituer une alerte pour ceux qui les rencontrent. Les premiers sont discrets, mais parlants, s’ils se conjuguent et durent. Il faut prendre au sérieux les signes suivants et consulter. Se sentir bizarre ou « pas comme d’habitude », ressentir vertiges ou fatigue, sentir de l’anxiété ou encore une crise de panique sont autant de signes avant-coureurs. Ce dernier est plus courant chez les femmes. Le cœur bat plus vite, trop vite même, principalement à la suite d’un fort sentiment d’anxiété ou de stress. Les concernées pensent souvent à tort qu’il s’agit d’une crise d’angoisse, alors que c’est plutôt une crise cardiaque qui se profile à l’horizon. Avoir des sueurs froides ou sentir une douleur dans la mâchoire, comme un mal de dents, peuvent également être des signes non négligeables. Il peut aussi survenir une douleur des bras, de la mâchoire, de la tête ou du thorax. Tout comme celle-ci peut se situer dans le haut du dos, entre les omoplates, dans l’épaule, ou même sous la nuque. Sentir une gêne dans le cou, un étouffement ou des brûlures dans la gorge ou la poitrine sont des symptômes qui doivent vous amener à consulter.
Prévenir …
Il est important de bien mémoriser ces signaux avant-coureurs qui peuvent se manifester plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant l’accident. Chez les hommes, le symptôme annonciateur le plus fréquent est la douleur suffocante au niveau de la poitrine. Chez les femmes, les signes avant-coureurs sont parfois beaucoup plus subtils, moins violents, et il ne faut donc en banaliser aucun. Dans le cas où vous n’avez eu connaissance des symptômes que très récemment, mais que vous avez des doutes, il ne faut pas hésiter à aller consulter. Ensuite, dans le cas où vous êtes en proie à un ou plusieurs signes très douloureux, il est impératif de prendre les mesures vitales : signaler à un proche ce que vous ressentez, et dans le doute, mâcher deux comprimés d’aspirine (acide acétylsalicylique) en cas de douleurs insoutenables dans la poitrine. Cela va considérablement réduire les risques d’arrêt du cœur. La crise cardiaque est un accident que l’on peut éviter, à condition de ne plus fumer et d’adopter un mode de vie sain : au moins 30 minutes d’activité physique par jour ainsi qu’un régime alimentaire parfaitement équilibré.
Stéphanie Renauld Armand