Star haïtiano-américaine du R&B, Jason Derulo, né en Floride de parents haïtiens, a grandi jusqu’à l’âge de cinq ans en Haïti avant de retourner aux Etats-Unis où sa carrière a débuté à l’âge de 16 ans. A la veille de la sortie d’une compilation de ses plus grands tubes et d’un cinquième album solo, l’artiste de 26 ans se confie sur son histoire avec Haïti, un pays et un peuple qui l’ont profondément marqué.
J’ai l’impression d’en être revenu un homme nouveau, raconte Jason Derulo, en se remémorant 2014 où il s’est rendu à Haïti et où il a dormi dans une hutte infestée d’araignées. On n’y trouvait ni véritable installation sanitaire ni électricité. Les enfants marchaient nu-pieds ne possédant pas de chaussures. La visite de Derulo sur l’île de La Gonâve, à l’ouest de Port-au-Prince n’est pas une coïncidence : la star du R&B haïtiano-américaine avait promis de visiter l’une des régions les plus pauvres d’Haïti.
« Je n’avais jamais vécu une telle expérience avant, explique le chanteur de 26 ans. Nous ne logions pas dans un hôtel, mais plutôt dans les villages. Les habitants nous ont prêté leurs maisons et nous avons mangé avec eux. C’était une expérience exaltante. Je suis rentré aux États-Unis un peu plus humble. »
Un hôpital en projet
Derulo a parcouru le monde, certes, en tournée et par pur plaisir, mais c’est son dernier voyage à Haïti, comme il l’explique, qui a changé sa vision de la vie en Amérique. « Les gens croient qu’ils viennent de la rue, d’endroits durs, dit-il, mais les Américains n’ont aucune idée de ce qu’est vraiment la misère. Certains des quartiers que nous croyons être des ghettos aux États-Unis sont de véritables hôtels de luxe en comparaison à ce que j’ai vu en Haïti. » À sa grande surprise, les habitants de La Gonâve ne semblaient pas malheureux du manque d’infrastructures de base. En fait Jason Derulo a même pu observer le contraire. « Les habitants sont toujours heureux, explique-t-il. Ils vivent selon leurs moyens et peuvent quand même profiter de la vie. Il y a une leçon à tirer de leur humilité. »
Jason Derulo annonce qu’il est « sur le point de faire des choses formidables » pour Haïti. En plus de ses contributions financières via l’Unicef après le séisme catastrophique de 2010 lorsque son oncle a frôlé la mort, l’artiste met sur pied un projet d’hôpital avec sa mère, Jocelyn. Ils offrent actuellement tout le matériel nécessaire aux hôpitaux de la région par l’intermédiaire de leur organisme de charité, Just For You. La prochaine étape ? Ouvrir un centre médical à Haïti. « Le problème, c’est que les soins de santé et les hôpitaux sont insuffisants, explique-t-il. Les gens doivent parcourir de grandes distances pour obtenir des soins. C’est inconcevable, parce que dans ma vie quotidienne, si un truc fâcheux m’arrive, je n’ai qu’à monter en voiture pour me rendre à l’hôpital. C’est dingue que des gens aient à vivre comme ça, alors j’aimerais apporter ma contribution et changer les choses. » Jason Derulo a compris l’importance de la philanthropie lorsque le musicien haïtien et ancien membre des Fugees Wyclef Jean, a démontré toute sa bonté en décidant d’aider Haïti à se relever. « Wyclef est vraiment la première personne à avoir présenté les luttes mais aussi la joie de vivre du peuple haïtien, estime Derulo. Il a été une véritable source d’inspiration pour moi en grandissant. J’étais très fier de lui et fier d’être Haïtien, tout ça grâce à lui. »
Une enfance baignée de culture haïtienne
Jason Derulo espère maintenir l’élan entamé par le travail de Wyclef avec ses propres contributions, petites et grandes. Par ses actions de bienfaisance, il a montré son amour pour ses racines haïtiennes. Au début de l’année 2015, l’artiste a célébré publiquement l’indépendance d’Haïti, déclarée le 1er janvier 1804. « C’est une date très importante, explique-t-il en parlant de ce moment historique. J’essaie de le faire connaître. C’est une date importante, non seulement pour l’histoire des Haïtiens mais aussi pour l’histoire du monde. Alors, je fais de mon mieux pour représenter Haïti. Je porte des bandanas sur lesquels est imprimé le drapeau haïtien. Et je les porte plutôt souvent à vrai dire. »
Bien que Derulo soit né le 21 septembre 1989 dans le sud de la Floride, ses premiers mots à l’âge de trois ans étaient en français. Après sa naissance, il a vécu quelques années à Haïti avant de rentrer aux États-Unis à l’âge de cinq ans. Il se rappelle son enfance dans une maison baignée par la culture haïtienne. « De la musique à la nourriture. Nous mangions des plats haïtiens tous les jours. Du riz et des haricots ainsi que du poulet. La nourriture créole est géniale, sauf pour les jours où nous mangions du poisson. À l’époque, le poisson était servi avec les arêtes et c’est pourquoi je me suis mis à détester le poisson en grandissant », s’amuse-t-il.
À l’âge de 5 ans, Michael Jackson est devenu une véritable influence pour lui et c’est sa musique qui l’a poussé à devenir musicien. Il regardait ses vidéos et pratiquait le moonwalk comme son idole. Derulo se rappelle avoir dit à sa mère « Je veux être comme lui ». Huit ans après avoir écrit sa première chanson à l’âge de huit ans, Jason Derulo a réussi à faire produire un premier morceau, un grand coup qui, comme il le dit lui-même, a permis de propulser sa carrière.
Dix ans plus tard, Derulo est une star de la pop bien établie. Il lancera cette année une compilation de ses 11 singles platine, avec des tubes tels que Wiggle, Talk Dirty et In My Head en plus du morceau qui a lancé sa carrière, Whatcha Say, qui s’est hissé à la première position au palmarès Bilboard en 2009. Son cinquième album solo sera lancé peu après cette compilation.
Et il n’oublie pas que rien de cela n’aurait été possible sans ses parents haïtiens qui « ne m’ont jamais dit que mon rêve était inatteignable ».
Chris Azzopardi
How Haiti Changed Jason Derulo
Ifeel like I came back a new man, » Jason Derulo says, remembering 2014, the year he traveled to Haiti and slept in a spider-infested hut. There were no established bathrooms, no electricity. Children walked around without shoes because they had no other choice. Derulo’s visit to La Gonâve, an island west-northwest of Port-au-Prince in the Gulf of Gonâve, wasn’t by accident – the Haitian-American R&B star made it a point to visit one of the most indigent parts of Haiti.
« It’s an experience I’ve never had in my life, » the 26-year-old singer recalls. « We weren’t in a hotel – we actually lived within the villages. They opened their homes to us and we had their food. We were totally submerged. It was a life-changing experience and I came back (to America) more humble than before. »
Derulo has seen the world, sure. He’s toured it, leisurely traveled. But it was this recent expedition to Haiti, he says, that profoundly shifted his perspective on life in America.
« People think they’re from the hood and they’re from rough places, » he says, « but Americans have no idea what rough actually is. Some of the ghettos that we think are ghettos here in America look like the Four Seasons compared to what I’ve seen. »
To his surprise, La Gonâve’s people weren’t disgruntled about the lack of amenities; in fact, Derulo observed just the opposite. « People are still happy, » he says. « They live with what they have and still are able to enjoy their lives. I think we can all learn from their humble nature. »
Now, Derulo says he’s « on the verge of doing amazing things » for Haiti. Aside from financial contributions he made to Haiti via UNICEF after the catastrophic earthquake in 2010, when his own uncle had a near-death experience, the 26-year-old is spearheading a hospital initiative with his mother, Jocelyn. Currently, they’re donating necessary supplies to area hospitals through their charity, Just For You. The next step? To open a medical facility in Haiti.
« The problem is the fact that there’s not a enough healthcare – not enough hospitals, » he says « People have to travel miles and miles to get to a place where they can get care. That’s unfathomable, because for me in my everyday life, if something is wrong, I can jump in the car and get to a hospital. It’s a crazy thing that people have to live that way, so I want to do my part and try to make a difference. »
Philanthropy has been important to Derulo ever since observing the virtuous nature of fellow Haitian musician and former Fugees member Wyclef Jean, who « put Haiti on his back. »
« Wyclef was really the first person to really shed light on the struggle and the positivity of Haiti, » Derulo acknowledges. « I always felt I was really inspired when I was growing up. I was really proud of him, and I was proud to be Haitian and he was definitely one of the main reasons why. »
Derulo hopes to keep the momentum of Wyclef’s work going through his own varied contributions, big and small. As a benefactor for the country, Derulo has demonstrated that he will forever embrace his Haitian roots. In early 2015, the performer publicly celebrated the day Haiti proclaimed independence from France, Jan. 1, 1803, and included the following hashtags: #sing #dance #family.
« It’s a really big deal, » he says of the historical date. « I kind of try to do my part, to let it be known – I think it’s just an important world fact. Not just a Haitian fact but an important world fact. So, I do my part to represent Haiti. I wear a lot of bandanas with Haitian flags; I wear them around quite often. »
Though Derulo was born on Sept. 21, 1989 in South Florida, his first words at the age of 3 were in French. After his birth, he lived in Haiti for a few years before returning to America. He was 5.
Growing up, « it was a Haitian household through and through, » he fondly remembers, « from the music to the food. Haitian food every day. Rice and beans, chicken. You get lucky on creole. Not so lucky when you have the fish days. Back in the day it was fish with the bones, so I grew up not liking fish for that reason. »
Musically, he was just 5 when he became infatuated with Michael Jackson, whom he credits for influencing him to become a musician. Derulo watched his music videos. He walked the moonwalk. « I said to my mom, ‘I wanna be just like him,' » he recalls.
Eight years after writing his first song at age 8, Derulo scored his first writing placement, a coup that he says « kind of catapulted everything. »
A decade later, Derulo is a bona fide pop star. Later this year, he’ll release a collection of his 11 platinum singles, including « Wiggle, » « Talk Dirty » and « In My Head, » along with his career-launching single, « Whatcha Say, » which went to No. 1 on the Billboard Hot 100 in 2009. His fifth studio album will arrive shortly thereafter.
Of course none of this would’ve been possible, he says, without his Haitian parents, who « never led me to believe that my dream wasn’t possible. »