
À travers l’organisation Ayiti Community Trust (ACT), des Haïtiens d’ici, des compatriotes vivant aux États-Unis et au Canada, et des amis d’Haïti se mettent ensemble pour constituer un fonds dont les retours sur investissement financeront le développement durable du pays.
Pour lancer ce mouvement qualifié de grande envergure, les membres du Conseil d’administration de Ayiti Community Trust ont déjà réuni, à partir de leur fonds propre, 200 000 dollars américains. Croyant fermement en leur capacité de mobilisation, ils comptent collecter plus de 20 millions de dollars sur quatre ans et franchir la barre des 100 millions d’ici deux décennies.
Mais pour réussir là où les autres ont échoué, ils proposent une stratégie calquée sur les expériences de la Fondation communautaire de Boston (déjà centenaire) et la Fondation communautaire de Miami (plus d’un demi-siècle d’existence) : la création d’un fonds permanent dont 70 % des retours sur investissement seront injectés dans des initiatives de développement axées sur l’environnement, l’éducation civique et l’entreprenariat. Les 30 % restants augmenteront graduellement le portefeuille de ACT, comme l’ont fait comprendre ses représentants lors d’une rencontre à l’hôtel Marriott à Port-au-Prince, en avril dernier.



« Nous ne sommes pas une structure d’opération »
« Les fonds collectés du secteur privé seront gérés dans la plus grande transparence par la Miami Foundation », rassure Ghislain Gouraige Jr, président du Conseil d’administration. Le plus important, a-t-il précisé, « Nous n’allons pas exécuter des projets, nous allons de préférence identifier, à partir d’appels d’offres, des organisations qui apportent des solutions durables aux problèmes d’Haïti et qui sont à court de moyens ». Jean Monestime, l’un des 22 membres de la Commission de coordination du mouvement ACT insiste pour dire : « Ayiti Community Trust n’est pas une structure d’opération, et nous n’allons pas fonctionner dans la logique de l’urgence des projets. Nous sommes en train de mettre sur pied un fonds permanent, avec l’aide du secteur privé, qui va, avec l’implication surtout des jeunes, changer Haïti sur le long terme ». Tout ceci implique un dialogue continu, soutient Pierre Jonas Imbert, l’un des cinq membres du comité exécutif, qui explique que « les membres de ACT basés en Haïti et aux États-Unis sont à l’écoute des initiatives de développement pour apprendre d’elles et aider à leur pérennisation ».
L’espoir renaît
À écouter le témoignage de Michele King Soffer, vice-présidente du Conseil d’administration de ACT et cofondatrice de New Hope for Haïti, un orphelinat basé aux Cayes, qui intervenait à l’hôtel Mariott, Haïti peut et va changer durablement. « La volonté est manifeste, des organisations bien structurées donnent des résultats sur le terrain… il faudra tout simplement renforcer leurs capacités financières de façon durable ». Ghislain Gouraige Jr partage cet élan d’espoir en affirmant que « Le statu quo d’Haïti est inacceptable. Avec ACT, nous allons modifier cet état de choses par le pouvoir philanthropique ».
Cossy Roosevelt
ACT COMME ACTION
Ayiti Community Trust fonctionne en Haïti comme une fondation de subventions aux actions communautaires. Enregistrée comme une organisation 501 © 3 aux États-Unis, elle développe un partenariat avec la Miami Foundation, la plus grande fondation communautaire servant Miami depuis plus de 50 ans. ACT fournira un support durable à des organisations haïtiennes en Haïti au niveau de trois piliers programmatiques : Environnement, Éducation civique et Entreprenariat.